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Finalistes femmes de métier

Diane Deschênes – Elysabeth Girard – Jade Payer

Son parcours

Ayant été couronnée « Miss Canada », la carrière de Diane Deschênes avait plutôt commencé dans un domaine excessivement féminin. Mais à l’approche de la trentaine, l’âge où le mannequinat différencie les générations, elle délaissa ce domaine d’activité. Elle fait alors son immersion dans l’industrie comme manœuvre dans l’entreprise de maçonnerie de son conjoint de l’époque qui manquait de main d’œuvre. Un vrai coup de foudre! Déterminée, elle fait son DEP en briquetage-maçonnerie en 2006. Son diplôme en poche, un homme et son jeune fils lui donne sa chance comme briqueteuse. À ce jour, ayant toujours la passion de son métier et avec déjà une bonne douzaine de cartes de formation et spécialité en main, elle développe continuellement son expertise. Tellement mordue de mon métier elle écoute tous les documentaires et vidéos qu’elle trouve sur le sujet.

Ce qui l’a conduit vers l’industrie de la construction

C’est en assistant les briqueteurs qu’elle commença dans l’industrie comme manœuvre, qu’elle eu la piqûre pour cette profession. Elle dit qu’elle est tombée dans le briquetage et la maçonnerie comme Obélix est tombé dans la marmite de potion magique ! Elle avoue, en riant un peu, qu’elle embrasse sa truelle en débutant ma journée. Elle lui dit à quel point je suis chanceuse d’avoir trouvé le métier qui me rend heureuse.

Ses réalisations

De très nombreux projets d’installation et de restauration.

Rénovation de la maison de la chanteuse québécoise Isabelle Boulay. Ce projet représentait un défi, car l’artiste était exigeante et la façade à restaurer était constituée d’une très vieille brique. Diane désirait réellement que le résultat soit à la hauteur des attentes de la chanteuse qu’elle beaucoup.

Sous les projecteurs dans le cadre de la populaire série télévisée Design VIP, animée par Marie-Christine Lavoie. Elle devait ériger un mur de briques dans la chambre des maîtres de la comédienne Anne Casabonne, l’invitée de l’émission.

Restauration de l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, en 2009-2010. Un défi car il faut rénover les bâtiments patrimoniaux en employant les mêmes techniques utilisées à l’époque.

Ses défis

La conciliation travail-famille a sans doute été un des plus gros défis de sa carrière. Étant mère monoparentale d’un garçon autiste avec un déficit de l’attention, elle a quelques fois eu à s’absenter du travail lorsque l’école appelait en urgence. Diane a aussi dû faire face aux inégalités à l’embauche : alors qu’elle était à la recherche d’un nouvel emploi en maçonnerie, elle avait entendu dire qu’un employeur recherchait des travailleurs pour compléter son équipe. Elle a fait parvenir son CV, mais plusieurs jours passent sans avoir de nouvelles. Se questionnant si le fait d’être une femme avait quelque chose à voir dans cette absence d’appel, elle a changé son nom sur le CV par celui d’un homme, tout en conservant le même descriptif. Elle a été contactée le lendemain. Mais elle reconnait aussi que certaines personnes l’ont marquée positivement au fil des ans. Elle a pu profiter de l’accompagnement, des conseils et de l’expertise de bons mentors et patrons.

Sa vision de la place des femmes dans l’industrie

Je pense que l’industrie de la construction n’est pas faite pour n’importe qui, homme ou femme. Oui, selon moi, il y a de la place dans ce milieu pour les femmes, surtout pour celles ayant du caractère et suffisamment de front pour ne pas se laisser intimider. Il y a encore des hommes, à ce jour, qui ne veulent pas voir de femmes dans l’industrie. Malgré ça, on n’a pas le choix, il faut quand même partager les tâches et les activités qui nécessitent une collaboration. Par ailleurs, je suis convaincue que certaines spécialités de l’industrie auraient avantage à engager plus de femmes. Je pense, entre autres, aux peintres, électriciennes et monteuses d’acier. Ces métiers demandent de la minutie et un sens de l’esthétique.

Son parcours

Elysabeth Girard est devenue menuisière en 2007 après un DEP en charpenterie menuiserie. L’année suivante elle est engagée par les constructions Béchard ou elle faisait la construction des maisons neuves, de la rénovation et de l’après sinistre. Forte de son expérience et reconnue pour sa minutie, elle avait la charge de clôturer les dossiers en faisant les finitions. Après 11 ans, elle change d’employeur, ce dernier cherchait une seconde menuisière car il appréciait déjà le travail d’une autre ouvrière de son entreprise. Une belle complicité est née et elle est contente de sa première année passée au sein de cette équipe. Dans son parcours professionnel, Elysabeth a atteint le niveau Apprenti 3.

Ce qui l’a conduit vers l’industrie de la construction

Elle a toujours aimé travailler manuellement, démarrer en construction était pour elle un terrain vierge.  Mais Elysabeth aime voir les constructions prendre forme, les voir sortir de terre et voir le rêve d’un client prendre vie. Chaque réalisation est un nouveau défi et une source de plaisir, le résultat final est pour elle une vraie fierté.

Ses réalisations

Réalisation de maisons neuves entre 200 000$ et 1 million de dollars

Grande expertise en après-sinistre

Création à titre privé de meubles et objets en bois neufs ou recyclés

Ses défis

Lors de ses débuts, se faire accepter en tant que charpentière-menuisière était ardu. Peu d’employeur croyaient en la place des femmes dans ce métier. Il lui a fallu beaucoup de persévérance pour exercer son métier en se faisant sa place, mais aussi en étant capable de reconnaitre ses capacités et limites pour réussir. C’est avec plaisir que certaines clientes voient d’autres femmes travailler dans leurs maisons car elles reconnaissent leur qualité d’exécution, parfois elles demandent que ce soit Elysabeth qui s’occupe personnellement des finitions.

Sa vision de la place des femmes dans l’industrie

 Les femmes apportent une vision différente du travail et cela est bénéfique à tout l’équipe. En ayant un plus grand souci du détail, nous sommes en mesure de prévenir certains problèmes ou ajouter des petits plus à notre travail qui amène une satisfaction supplémentaire au client.

Son parcours

Titulaire des cartes de compétences, Jade Payer est monteuse d’acier certifié Sceau Rouge depuis 2012 avec plus de 15 000h de travail en chantier dans ce domaine.  Elle est à l’origine des organisations de travailleuses avec la création de comités des femmes au sein des Local 725 Ironworker Calgary, Local 711 Ironworker Montréal et Conseil Provincial l’Inter. Elle a participé à la conférence internationale TWBN (TradesWomen Build Nation) à Chicago en 2017 et Minneapolis en 2019, mais aussi au 36th Annual Instructor Training Program-Ironworker au Michigan en 2018. Coach et Staff à PSI Seminars (Personal Success Institute) en Californie de 2016 à 2021.

Ce qui l’a conduit vers l’industrie de la construction

Pour Jade, la construction était au départ une bouée de sauvetage. Elle était en situation précaire, seule avec un bébé. Il fallait trouver une solution rapide pour mettre fin à la misère. Elle s’est donc lancée dans le monde de la soudure.  »Ironworker » s’harmonisait parfaitement à sa personnalité. Il y avait seulement un petit souci : aucune femme n’avait encore osé frapper à la porte du Local 728. Elle a dû persister jusqu’à ce qu’ils l’envoient enfin sur son premier chantier, car quand elle une idée en tête… Presque une décennie entière est passée depuis, et elle s’est bâtie une vie de rêve grâce aux opportunités offertes par son métier. Elle est fière de ses accomplissements.

Ses réalisations

– Réfection des ponts Laviolette, Batiscan et Pierre-Laporte – Renforcement de structure à l’usine WestRock à Warwick –

– Réfection du convoyeur principal de l’OPP, Rio Tinto, Sorel (QIT)

 – Reconstruction des Fours I et III de l’Acierie, Rio Tinto, Sorel

– Construction du pont Samuel-de-Champlain – Construction de Novatel inc., Calgary, AB

 – Agrandissement de la Cimenterie LaFarge, Exshaw, AB

 – Construction de Computer Modelling Group Ltd., Calgary, AB

 – Construction de Quarry Crossing Phase II & III, Calgary, AB

– Construction de Imperial Oil Campus, Calgary, AB

– Agrandissement Aéroport de Calgary

– Agrandissement à la Raffinerie Syncrude Mildred Lake, Fort McMurray, AB

– Réfection de Cheminées et Four à Vale Manitoba Operations, Thompson, AB

Ses défis

Son plus grand défi qui perdure depuis des années, est la reconnaissance de ses compétences. Dans le contexte actuel de la culture de chantier, à chaque nouveau projet elle doit refaire ses preuves. Parce qu’elle est une femme, ses collaborateurs considèrent qu’elle ne connaît pas son métier et l’infantilisent. Il devra s’écouler plusieurs semaines avant que l’on ne lui confie enfin des tâches dignes de sa capacité. Son autre défi de taille a été de d’apprendre à mettre des limites dans un atmosphère de travail vulgaire. Elle s’était convaincue que toute cette violence n’était pas si grave, qu’en fait cela ne la dérangeait pas. Quelques années plus tard, elle a dû faire une grande démarche de guérison car elle était profondément blessée. Elle était prête à quitter le métier. Mais au lieu de raccrocher sa ceinture, elle s’est retroussée les manches et décida de relever son défi ultime : faire un travail de fond dans l’industrie pour changer la culture de chantier.

Sa vision de la place des femmes dans l’industrie

En tant que Femmes de la construction, nous acceptons de faire figure de pionnière et de défricher un passage pour la prochaine génération. Nous acceptons de relever le défi d’excellence et de déconstruire les préjugés. Nous acceptons de faire face aux multiples difficultés de manière réfléchie en utilisant nos ressources. « Travailler en construction » c’est une carrière, c’est du sérieux! Est-ce que les femmes ont leur place? Bien sûr! Tant qu’elles sont conscientes des enjeux actuels et qu’elles traitent leur métier avec respect, elles auront du succès.

Merci à nos partenaires

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